L’interactivité Ö joue souvent un rôle important dans une production informatique. En littérature numérique, elle agit profondément sur la lecture et immerge ou capture le lecteur dans des rôles qu’il ne tient pas devant une œuvre non numérique. Il devient instrument et acteur. Sa lecture se dédouble et devient même, dans l’esthétique de la frustration, une composante interne de l’œuvre, un signe. Lire revient alors à signifier, faire signe, depuis l’intérieur de l’œuvre, et non plus effectuer une opération de construction du sens depuis un extérieur à cette œuvre.
Il n’est pas « passif »,
Espen Aarseth a inventé les termes de « noématique » pour qualifier la composante cognitive de la lecture, et d’ « ergodique » pour qualifier l’activité physique supplémentaire qui représente un travail spécifique de la part du lecteur. La lecture d’un livre est donc une activité purement noématique, alors que celle d’un hypertexte est noématique et ergodique.
Inventer un autre terme pour l’écriture collaborative ?
Ici on agit sur les formes observables de la lecture
Quelle dimension symbolique pour le lect-acteur ?
Chacun agit avec ses propres codes, symboles, chacun répond à l’autre selon son mode de communication sur un support informatique, un programme.
Par son activité ergodique, le lect-acteur joue tout à la fois un rôle de lecteur et d’intervenant technique, puisque les informations qu’il introduit dans l’ordinateur par l’interactivité sont utilisées pour paramétrer le programme. On peut ainsi considérer que le lect-acteur fait partie du dispositif de l’œuvre, sa lecture ne peut plus être considérée comme une activité extérieure qui « s’appliquerait sur » le transitoire observable. Le lect-acteur n’est bien sûr pas un simple « mécanisme » : il agit de façon réfléchie et sensée, ses actions sont en relation avec l’interprétation qu’il donne à ce qu’il voit.
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