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samedi 25 mai 2013

La littérature numérique

|||||||||| LITTERATURE NUMERIQUE : Nous désignerons par « littérature numérique » toute forme narrative ou poétique qui utilise le dispositif informatique comme médium et met en œuvre une ou plusieurs propriétés spécifiques à ce médium.

|||||||||| MEDIUM ET MEDIA : Le terme médium est ici utilisé dans le sens défini dans le Basiques « l’art "multimédia" ». Ö : le médium est le moyen de communication utilisé. Le médium informatique est proche d’un milieu dans lequel l’œuvre existe car il autorise tout à la fois la transmission et la visualisation d’une information (rôles classiques du médium) mais également sa genèse et sa transformation (rôles traditionnels de l’outil).

2.2.2 Le codage numérique.
Tous les médias sont codés de façon binaire dans l’ordinateur. Le programme ne connaît pas les images, les sons…, il ne manipule que des 0 et des 1 et il les manipule toujours avec les mêmes règles. Les différents médias y perdent leur identité et peuvent ainsi être plus facilement transformés selon des modalités parfois impossibles à réaliser autrement. On peut donc dire que l’ordinateur ne connaît qu’un seul média : les datas constituées de nombres. Ce n’est que pour l’humain que ce média se différencie dans le résultat multimédia produit par le programme en d’autres médias perceptibles et compréhensibles (textes, sons…). Grâce à l’universalité du codage binaire, les algorithmes informatiques peuvent manipuler les médias compréhensibles par l’homme car ils ne manipulent en fait que des nombres. L’existence de ce codage a de multiples implications en littérature numérique Ö.

2.2.3 L’interactivité.
L’interactivité est certainement considérée comme la propriété la plus caractéristique des œuvres numériques mais sa définition est encore sujette à controverses.

//Collaboration devient propriété de l’œuvre et non pas seulement une composante. Participe au sens de la lecture.
Techno centré ou anthropo centré ? centré sur l’homme ou sur le système technologique ?

2.2.4 L’ubiquité et le feed back.
Lecteur devient également acteur. Etablissement plus qu’une communication mais également une création entre le lecteur et l’œuvre. L’action de l’un modifiant le système de signes lu par les autres.

// Feed-back dans l’écriture collaborative, de l’activité de lecture et de création sur l’œuvre. La collaboration de l’un poussant la modification pour les autres.

2.2.6 Un médium complexe.
Limite de simulation des médium traditionnel ? ou offre des possibilités nouvelles ?
Processus d’écriture modifié par le support web ?
Œuvre littéraire sur le web a part entière : sa création, sa modification, sa lecture se passe sur un même médium qui ainsi devient un constituant de l’œuvre. Un dispositif de l’œuvre se créé instaurant une communication entre lect-acteur.

2.3.1 Le dispositif de l’œuvre.
Une œuvre littéraire numérique constitue un dispositif de communication et de création, lecteur devient auteur et inversement.

2.3.2 L’écran y tient une place prépondérante
L’écran engendre des contraintes particulières de lecture qui influencent la structuration des œuvres. Les textes destinés à être lus sur écran sont généralement formatés en blocs plus petits que ceux destinés à être lus sur papier. La disposition spatiale de la page est difficilement reproductible à l’écran (l’écran est plus large que haut, contrairement à la page). Tout le monde a pu constater sur les fichiers pdf (fichiers textes lisibles par le programme Acrobat Reader™) que des mises en page adaptées au livre et reproduites sur écran donnent des résultats peu lisibles lorsqu’on veut avoir la page complète sur un écran de 15 pouces.

// Dans le cas du web 2.0 c’est plus que l’écran qui vient apporter une modification de la lecture, c’est le dispositif collaboratif.

4. QUELS SONT LES GENRES DE LA LITTERATURE NUMERIQUE ?
avec la littérature collaborative on appuie sur le rôle du dispositif plus que sur la lecture du texte à l’écran.
5. LA LITTERATURE NUMERIQUE CONSTITUE-T-ELLE UNE RUPTURE LITTERAIRE ?
Il est important de rappeler qu’il n’y a pas rupture brutale entre une œuvre littéraire numérique et les œuvres non numériques mais une continuité qui a établi, progressivement, un lent déplacement de la question littéraire. Depuis le début du XXe siècle, en effet, les diverses avant-gardes ont fait quitter le texte de la page imprimée en l’insérant dans des tableaux et des objets, ont modifié de façon significative les relations auteur/texte/lecteur, par exemple à travers le happening, et se sont penchés sur la production de sens elle-même, en travaillant la relation des lettres entre elles, des mots entre eux et, plus généralement, la relation entre le mot et d’autres systèmes de signes Ö.
L’utilisation du médium web réduit-il l’écriture collaborative numérique à un simple changement de support ?
Aussi vaut-il mieux considérer que la littérature numérique réalise à la fois une continuité avec les mouvements antérieurs et un déplacement qui met en œuvre les spécificités du médium pour de nouvelles propositions artistiques qui relativisent le concept de texte Ö


http://www.rilune.org/mono5/litnumerique.htm

La littérature numérique, définie par l’Electronic Literature Organization comme l'ensemble des pratiques littéraires «utilisant les capacités de la technologie pour réaliser des choses que ne permet pas l’imprimé», se rapporte souvent à une image de sophistication technique inévitablement liée à des esthétiques littéraires qui, comme celles des avant-gardes européennes, sont caractérisées par une dynamique de l’expérimentation sur des formes narratives et poétiques. Il s’agit ici d’un ensemble de textes qui touchent à des dispositifs numériques et à des procédés multiples concernant, entre autres, la génération automatique de textes, les hypertextes, l’exploration aléatoire, l’interactivité, la visualisation.
En Europe, des auteurs comme Philippe Bootz situent sa naissance vers 1959 avec les premiers textes fondés, dans une approche quasi-expérimentale, sur la combinatoire et la variation. Vers 1980, Jean-Pierre Balpe réalise le premier générateur automatique. Commence alors une période caractérisée par la mise en place des bases de la littérature numérique ou cyberlittérature à partir notamment des œuvres qui résultent des générateurs automatiques (e.g. Action Poétique, n. 95, 1981 et ALAMO, fondé en 1981, ainsi que de la poésie animée ou e-poésie, comme celle de la revue Alire. Les hypertextes littéraires ou hyperfictions affirment leur présence sur le Web quelques années plus tard. Aujourd’hui, ces œuvres évoluent de façon rapide avec les nouveaux dispositifs techniques qui se servent de programmes de dessin graphique et de logiciels d’animation pour gérer les aspects verbaux, visuels et sonoros du texte, dans un but de créer des œuvres dynamiques et interactives (Writing new imaginative fiction for the web). A côté de celles-ci, des expériences d'écritures collaboratrices sur Internet, comme le Websoap ou les MOOs (Multi-Users Dimensions Object-Oriented), précurseurs des Weblogs, présentent des espaces où s’instaurent de nouvelles expériences langagières et créatives.

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