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dimanche 19 mai 2013

Twittérature et légitimité


http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20090317.BIB3146/les-nouveaux-twillers.html


Les nouveaux twillers

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Depuis une semaine, à l'instar du journaliste du «New York Times» Matt Richtel et de l'écrivain français Thierry Crouzet, plusieurs twillers ont débuté sur le Net, comme Tous les tombeaux se ressemblent de Laurent Zavack ou Buboneka, de deux auteurs, LeRoy K. May et Eric Bourdonnais.
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C'est Thierry Crouzet, écrivain et blogueur, qui avait importé dans l'Hexagone en décembre 2008 ce genre littéraire avec son roman Croisade, qui en est aujourd'hui au chapitre 13. Des articles sont paru un peu partout sur le web, généralement confinés dans la sphère restreinte des geek, s'interrogeant sur la possibilité d'une «nouvelle littérature», sans trop expliquer le pourquoi du comment.
Sur le site personnel de Laurent Zavack, où l'on peut télécharger une nouvelle érotique intitulée On l'appelait Sodomy (composée uniquement des sms que les héros de la nouvelle s'envoient), Thierry Crouzet, Laurent Zavack et LeRoy K. May, dans un bref échange un peu animé, ont tenté de définir leurs motivations. Pourquoi écrivent-ils des twiller ou plus généralement la littérature publiée surtwitter.
Pour Thierry Crouzet, «c'est la façon d'écrire qui est amusante et qui sans doute influence ce qu'on écrit». Et il ajoute:
«Moi, j’ai vu la contrainte 140 caractères comme un jeu littéraire type Oulipo. Ça force à écrire différemment. Par exemple, mes phrases ne passent jamais de SMS en SMS. Dans un dialogue, d’un SMS à l’autre tu dois changer d’interlocuteur ou trouver une astuce. Y’a pas de quoi parler de révolution, juste de contraintes. Et j’ai voulu mettre ça au service d’un genre étranger à mon ADN, le thriller. Le degré zéro de la littérature justement, pour une longueur de phrase elle aussi réduite.»
Pour Laurent Zavack«les gens parlent généralement de "nouvelle littérature" concernant les textes publiés sur twitter, alors que ce n'est que de la littérature "du livre". Un roman écrit par sms n'est pas un roman écrit en sms. D'un côté, il y a l'innovation, de l'autre la reproduction». Et il s'alarme que«pour un écrivain, twitter, par exemple, ne sert qu'à faire parler de soi en refaisant "du livre", et non à innover en bouleversant les codes narratifs».
Pour LeRoy K. May«l'alternance des sms ressemble beaucoup au théâtre. C'est une série de dialogues qui conduit l'action, sans narration».
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Alors, fausse nouvelle littérature, nouveauté, épiphénomène ou tendance de fond? La France va-t-elle devenir un Japon bis, avec des keitais romans (romans écrits sur téléphone portable), qui sont de véritables best-sellers au pays du Soleil levant?
Le site ActuaLitté.com met en garde sur ce nouveau genre de roman:
«Cette nouvelle vague de consommation semble caractérisée par une certaine ignorance de ce qui a pu se faire auparavant en littérature. Les adeptes de cette littérature (vous voyez un autre nom?) ne lisent pas, voire n'ont jamais rien lu d'autre avant l'avènement de ces romans "écrits sur le pouce".»
Mais après tout, est-ce si différent de Marc Levy?




http://www.actualitice.fr/la-twitterature-comparee-bientot-enseignee-au-quebec

La « twittérature comparée » bientôt enseignée au Québec ?


article_twitter
Qui aurait cru que le succès de Twitter irait jusqu'à la création d'un « institut de twittérature comparée » ? C'est pourtant chose faite depuis le 4 août 2010... Mais une nouvelle étape est désormais franchie avec l'annonce, le 18 novembre 2011, d'un important financement du Québec pour expérimenter les conditions de développement des compétences essentielles des élèves à l'aide de Twitter. Nombreux sont certainement les enseignants à se dire que leur travail de pionnier n'était pas vain, et que leur vision est la bonne. Twitter dans les classes? Peut-être bientôt un outil incontournable pour la maîtrise de l'écriture...

Lorsque la vice-première ministre et ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec Line Beauchamp a annoncé mi-novembre sa décision de financer à hauteur de 71 750 dollars canadiens (plus de 51 000 euros) un « institut de twittérature comparée » (www.twittexte.com), les plus conservateurs des pédagogues et des spécialistes des sciences de l’éducation ont du s’étrangler. Payer pour faire entrer Twitter dans les classes alors même que les SMS sont montrés du doigt comme cause évidente du manque de maîtrise du français ? Et pourtant, cela est tout ce qu’il y a de plus sérieux.
L’ « institut de twittérature comparée » n’a pas attendu l’aval des autorités québécoises pour exister. Cet organisme à but non lucratif œuvre depuis plus d’un an à la promotion de ce nouvel outil, en conviant chercheurs, amateurs, enseignants et étudiants à « analyser les aspects théoriques, sociologiques, thématiques, stylistiques et tutti quanti concernant toutes les twittératures (d’où l’idée que les différents corpus nationaux puissent être comparés dans leur spécificité linguistique, thématique, etc.) ».
Le message semble-t-il a été clairement entendu du côté du ministère québécois de l’éducation qui souhaite, par le financement apporté, conduire « un projet de recherche-action portant sur l’utilisation en classe d’un outil inspiré de Twitter pour développer la compétence à écrire des élèves du secondaire ». Le ministère québécois définit la « twittérature » comme la capacité à « utiliser le site de réseautage Twitter comme un canal de diffusion d’œuvres littéraires très courtes, ne dépassant pas 140 caractères, espaces et ponctuation inclus ».
Parmi les actions envisagées par Line Beauchamp, la création d’un « site de microblogue destiné uniquement au monde scolaire et qui permettra aux enseignantes et enseignants de commenter et de corriger les productions écrites des élèves avant leur publication ». La ministre se veut toutefois prudente, estimant que « l’utilisation du réseau Twitter en classe peut poser certains problèmes, notamment en ce qui a trait à la sécurité de l’information et à la confidentialité ». Mais en s’engageant dans cette voie, peut-on sérieusement revenir en arrière ?


Publié le 17 octobre 2012 à 05h00 | Mis à jour le 17 octobre 2012 à 05h00

La twittérature, c'est du sérieux

L'éditeur Gilles Pellerin, l'enseignant Patrick Drouin, le journaliste... (Le Soleil, Patrice Laroche)
L'éditeur Gilles Pellerin, l'enseignant Patrick Drouin, le journaliste Fabien Deglise et l'écrivain Marc Rochette ont participé à une table ronde au tout premier Festival international de twittérature lancé mardi à Québec.
LE SOLEIL, PATRICE LAROCHE
Didier Fessou
DIDIER FESSOU
Le Soleil
(Québec) Littérature et twittérature constituaient le thème de la première des trois tables rondes du Festival international de twittérature de Québec. Animée par Matthieu Dugal, y participaient l'éditeur Gilles Pellerin, l'universitaire Patrick Drouin, le journaliste Fabien Deglise et le professeur de littérature Marc Rochette.
Pour être dans le ton, je devrais vous résumer les échanges du premier Festival international de twittérature de Québec en 140 caractères.
Malheureusement, qu'ils écrivent à l'ancienne ou à la moderne, les auteurs sont d'incorrigibles bavards. Pour exprimer ce qu'ils ont à dire, 140 caractères ne leur suffisent pas. Ni même 140 mots.
Si bien que les enjeux esthétiques, pédagogiques et communicationnels de la twittérature ont donné lieu à trois longues heures de discussion.
Hier matin, à la bibliothèque Gabrielle-Roy, cet événement réunissait une quarantaine de personnes. Des femmes pour la plupart. Et nombre d'entre elles suivaient les débats tout en pitonnant sur un ordinateur portable, une tablette ou un téléphone intelligent.
Avec mon calepin et mon crayon, j'avais l'air assez déconnecté, merci!
Donc, un festival et trois tables rondes animées par un Matthieu Dugal aussi bavard sinon plus que ses invités.
Et pour ceux qui se demanderaient ce qu'est la twittérature, cette précision : la twittérature est une nouvelle forme d'expression littéraire qui consiste à raconter une histoire ou à exprimer une opinion en 140 caractères maximum puis à la diffuser sur le réseau social Twitter.
De plus en plus présente sur la twittosphère, la twittérature est en train d'envahir les écoles. Les jeunes adorent ça et c'est tout bénéfice pour les enseignants puisque corriger un texte de 140 signes exige moins de travail que corriger un texte de 140 lignes.
Sénèque, un précurseur
Réunissant l'éditeur Gilles Pellerin, l'universitaire Patrick Drouin, le journaliste Fabien Deglise et le professeur de littérature Marc Rochette, la première table ronde fut consacrée à la définition de la twittérature.
Pour Gilles Pellerin, la twittérature est une discipline qui reste à être précisée. Tandis que pour Fabien Deglise, la twittérature est un outil contre la vacuité de Twitter.
Marc Rochette, lui, ne s'est pas encore jeté dans la twittérature, mais il y songe : «Comme professeur, je suis le porteur d'une tradition littéraire que je dois porter à mes étudiants. Latwittérature ouvre une brèche».
Quant à Patrick Drouin, c'est la terminologie et non la twittérature comme telle qui est l'objet de ses recherches.
Gilles Pellerin a rappelé que la brièveté en littérature n'était un phénomène nouveau et qu'on la retrouve dans la poésie latine : «Sénèque aurait été le premier twittérateur. Plus tard, au XVIIIe siècle, il y aurait eu La Rochefoucauld et Chamfort».
Pour Patrick Drouin, pour qui twitter c'est Noël, la twittérature permet à des gens qui n'ont pas la parole de pouvoir la prendre.
Constatant que le tweet n'a pas encore trouvé sa place dans la littérature, une vieille dame un peu réactionnaire qui a de la difficulté à accepter la nouveauté, Gilles Pellerin voit dans ce phénomène l'émergence d'une société de la parole.
Fabien Deglise a rétorqué que la twittérature encourageait la culture du fragment tandis que Marc Rochette a conclu en disant que Twitter était un média de l'extrême, de l'extrêmement petit, dans un monde extrême.
Un outil pédagogique
Plus technique, la deuxième table ronde portait sur l'utilisation de la twittérature à l'école et réunissait quatre enseignantes : Nathalie Cousin, une première Annie Côté, une deuxième Annie Côté et Marie Champagne.
La twittérature permet d'apprendre aux enfants à maîtriser la syntaxe et la grammaire. Pourquoi? Parce qu'ils adorent twitter et qu'ils prennent ça au sérieux.
Comme l'a patiemment expliqué Nathalie Cousin, la twittérature est un bon outil pédagogique en plus d'être une récompense. Si bien que les élèves embarquent complètement : «Pour moi,twitter n'est pas le but mais permet de faire des apprentissages. C'est l'infiniment petit qui ouvre sur l'infiniment grand».
Cet infiniment grand, c'est la maîtrise du français.
Comme les enfants de 10 ou 11 ans n'ont pas le droit d'avoir un compte sur Twitter, les enseignants ouvrent un compte de classe. Pour Marie Champagne, le compte de classe l'a aidée à motiver ses élèves : «Quand on va dans le laboratoire d'informatique, ils sont fous de joie. Le compte de classe est vécu comme une récompense».
La deuxième Annie Côté s'est rendu compte que Twitter supprimait les barrières entre forts et faibles : «Ça devient un élément rassembleur. La twittérature change la manière d'enseigner le français».
Le danger de ce nouvel outil pédagogique? Réponse de la première Annie Côté : «La dépendance. Il faut aussi prévenir les élèves contre le faux sentiment de proximité que donnent les médias sociaux».
Gratification instantanée
Ce sont des twittérateurs qui ont pris le relais lors de la troisième table ronde. En plus de Jean-Yves Fréchette, le père fondateur de l'Institut de twittérature comparée de Québec, les praticiens Michèle Dumont, Nicolas Guay, Simon Paquin et Alexandre Laferrière.
L'un est tombé dedans un peu par hasard. L'autre, écrivain du samedi et du dimanche, a commencé par un blogue avant de se réorienter vers la twittérature. Sans oublier Michèle Dumont, une professionnelle des ressources humaines qui a découvert la twittérature lors du premier festival littéraire de Québec, il y a deux ans.
Une chose à retenir de leurs propos : diffuser un tweet et, en retour, recevoir des réactions procure une gratification instantanée. À les écouter, c'est cette satisfaction qui semble l'élément moteur.
Professeur à la retraite, Jean-Yves Fréchette n'en revenait tout simplement pas que, récemment, le ministre Pierre Duchesne en personne ait relayé un de ses messages.


Publié le 18 novembre 2011 à 16h17 | Mis à jour le 18 novembre 2011 à 23h54

La «twittérature» reconnue par le ministère de l'Éducation

La ministre Line Beauchamp a été impressionnée par... (Le Soleil, Steve Deschênes)
La ministre Line Beauchamp a été impressionnée par l'initiative d'Annie Côté (photo), une enseignante de français de Charlesbourg, qui avait demandé à ses élèves de rédiger leurs devoirs sous forme de tweets.
LE SOLEIL, STEVE DESCHÊNES
Marc Allard
MARC ALLARD
Le Soleil
(Québec) L'écriture en 140 caractères popularisée par Twitter est maintenant reconnue par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) comme un outil pédagogique pertinent pour enseigner le français et la création littéraire au secondaire.
Vendredi, le MELS a annoncé une aide financière de 71 750 $ à l'Institut de twittérature comparée, un organisme à but non lucratif basé à Québec. Cet institut «bicéphale», dont l'autre moitié se trouve à Bordeaux, en France, est voué à la promotion de la twittérature, une forme de littérature inspirée du site de microblogage Twitter, qui impose une limite de 140 caractères, espaces et ponctuation inclus.
«Bien entendu, la pratique en classe de la twittérature ne remplacera jamais les productions écrites plus élaborées, mais elle vient plutôt diversifier les activités pédagogiques proposées en classe», a dit vendredi par voie de communiqué la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, qui voit la twittérature comme «un outil de création ludique et stimulant pour les élèves».
En début d'année, la ministre Beauchamp avait été impressionnée par l'initiative d'Annie Côté, une enseignante de français à l'école secondaire Saint-Pierre et des Sentiers, à Charlesbourg, qui avait demandé à ses 55 élèves de cinquième secondaire de rédiger leurs devoirs sous forme de tweets.
Vu par le monde entier
Annie Côté explique au Soleil que son projet a encouragé les élèves à s'investir dans la création littéraire, notamment parce qu'ils pouvaient ensuite goûter à la fierté d'être lus. Le seul problème, c'est que les publications des élèves peuvent être vues par le monde entier sur Twitter.
«Le problème qu'on a, c'est qu'on est tout de suite dans le public, dit Mme Côté. Il y a des professeurs qui auraient envie de se lancer dans l'expérience, mais qui trouvent ça un peu délicat.»
Le MELS a convenu que l'utilisation de Twitter en classe pouvait poser des problèmes de sécurité de l'information et de confidentialité, mais a répondu favorablement à la demande de financement de l'Institut de twittérature comparée, qui proposait de développer un site inspiré de Twitter destiné uniquement au monde scolaire. Ce site permettrait notamment aux enseignants de commenter et de corriger les courts textes des élèves avant leur publication.
L'aide financière permettra à l'Institut de mener une recherche sur les conditions optimales d'utilisation de certains outils du Web 2.0 pour l'enseignement de l'écriture.
Annie Côté participera à l'élaboration du site et à la recherche avec Jean-Yves Fréchette, ancien professeur de littérature au Collège F.-X.-Garneau et cofondateur de l'Institut de twittérature comparée.
Potentiel pédagogique
Selon M. Fréchette, ceux qui critiquent l'utilisation de Twitter en classe, en arguant que les réseaux sociaux, comme les textos, font partie de ces plateformes technologiques où les ados malmènent leur langue, sous-estiment le potentiel pédagogique des tweets.
«Le meilleur de Twitter, c'est cette idée qu'on peut travailler sur des petits fragments textuels, explique M. Fréchette. Travailler en 140 caractères, c'est intéressant pédagogiquement, parce que ça permet de décortiquer l'acte d'écriture en de sous-unités. Et quand on a raccommodé ça, on va arriver à faire un texte qui va être un peu plus consistant.»
Mardi soir, Jean-Yves Fréchette lancera d'ailleurs son livre Tweet rebelle, le premier livre québécois de twittérature, en même temps que celui de son collègue de Bordeaux, Jean-Michel Le Blanc, intitulé Le compte des mille et un tweets.



http://www.partageonsnossavoirs.ca/programme/espace-rire/atelier-de-twitterature/

http://www.partageonsnossavoirs.ca/programme/espace-rire/atelier-de-twitterature/

Atelier
B9 – Jeudi 26 avril de 13h45 à 15h15
Personnes-ressourcesJean-Yves Fréchette, membre fondateur, Institut de twittérature comparée (ITC)
Annie Côté, professeure, École secondaire St-Pierre et des Sentiers
RésuméLa twittérature provient de la fusion des termes Twitter et littérature pour désigner l’utilisation de la plate-forme Twitter à des fins de création littéraire. Selon Jean-Yves Fréchette de l’Institut de twittérature comparée, rien ne s’oppose à ce que Twitter devienne un véritable outil de production littéraire malgré la contrainte de 140 caractères qui l’enserre. En l’acceptant comme une nouvelle forme fixe, les twittérateurs déploient de nouvelles stratégies rhétoriques.
Est-il possible alors d’utiliser la twittérature à des fins pédagogiques ? C’est la réflexion et l’expérimentation que propose Jean-Yves Fréchette en vous invitant à participer à un défi de twittérature en collaboration avec une enseignante du secondaire. D’autres détails suivront.



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