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dimanche 19 mai 2013

Twitter outil de littérature


http://www.radio-canada.ca/regions/ottawa/2013/03/01/012-twitter-creation-litteraire.shtml?isAutoPlay=1


Twitter, un outil de création littéraire pour de plus en plus d'auteurs

Mise à jour le vendredi 1 mars 2013 à 19 h 33 HNE
La journaliste Rachel Gaulin a rencontré des auteurs qui utilisent les microblogues
Alors que le Salon du livre de l'Outaouais (SLO) bat son plein jusqu'à dimanche à Gatineau, l'utilisation de plus en plus répandue de l'ordinateur, de la tablette électronique et du téléphone intelligent offre une nouvelle plateforme à la création littéraire.
Pour l'auteur Jean-Yves Fréchette, Twitter n'est pas un gadget, mais bien un outil de création. Sous son avatar Pierre-Paul Pleau, il écrit pratiquement tous les jours. Il trouve son compte dans la twittérature ainsi qu'un public.
« Le twittérature vient peut-être de ce désir d'occuper Twitter. [...] Comme si un lieu de bavardage public devenait finalement un lieu d'expressivité. Parfois, ça peut être des pensées, un petit texte, une formule poétique. À ma grande surprise, j'ai découvert qu'il y avait tout un monde là-dedans », note M. Fréchette.
Twitter permet aux microblogueurs de diffuser des messages en 140 caractères à un réseau. Leurs abonnés peuvent à leur tour retransmettre ces gazouillis à leur propre réseau.
« J'ai un tweet qui a été retweeté par Pénélope McQuade. Tout de suite, c'est devenu comme un succès, parce que ses abonnés l'ont aimé et l'ont retweeté dans leur propre réseau et certains se sont abonnés à mon compte. » — Jean-Yves Fréchette, auteur et microblogueur
Jean-Yves Fréchette croit au potentiel de l'outil. « Il y a des twittérateurs, comme Lirina Bloom, qui a fait une pièce de théâtre dont toutes les répliques faisaient 140 caractères. [...] Thierry Crouzet, qui est peut-être le pionnier de tous, a écrit il y a quelques années un roman tout entier découpé en petites strates de 140 caractères », illustre-t-il.
Depuis quelques années, des auteurs japonais écrivent des romans entiers à partir du clavier de leur téléphone intelligent. Ce dernier devient également le support sur lequel le lecteur prend connaissance de l'oeuvre.
Catherine Voyer-Léger, blogueuse et microblogueuse
De son côté, la blogueuse et microblogueuse Catherine Voyer-Léger est consciente des limites de Twitter. Elle a adapté son écriture selon la plateforme utilisée. « Je pense qu'on peut dire des choses très importantes en 140 caractères, mais ce n'est pas là qu'on développe du contenu. On peut développer un personnage public. On peut faire connaître sa personnalité. On peut partager de l'information », explique-t-elle.
Le développement du contenu, je le fais davantage dans le blogue. Pour moi, le blogue c'est plus les racines et Twitter, ça se passe plus en surface.
Catherine Voyer-Léger, blogueuse et microblogueuse
La communication 2.0 influence-t-elle la langue?
Catherine Voyer-Léger constate qu'il y a de plus en plus de romans écrits par fragments et par la suite agencés.
« La question qui reste entière, c'est : "Est-ce que c'est vraiment les nouvelles technologies qui ont une répercussion sur la façon dont on conçoit l'écriture, la forme narrative? Ou est-ce que c'est l'air du temps et les nouvelles technologies qui participent à ça, comme des nouvelles formes littéraires qui se font dans le plus bref? Je n'ai pas de réponse », lance-t-elle.
Malgré une fascination pour les médias sociaux, la publication sur papier a tout de même été une forme de consécration pour elle.
« Malgré tout ce qu'on dit sur la popularité des médias sociaux, ça reste un public très restreint. Je dirais qu'un billet de blogue normal qui ne connaît pas de "buzz" particulier, c'est entre 150 et peut-être gros maximum 300 lecteurs. Avec un livre qui sort, de plus en plus de contrats que je qualifierais de professionnels, je vois l'auteur dans les yeux des autres. Je commence à assurer ce rôle-là », reconnaît Mme Voyer-Léger.


La twittérature provient de la fusion des termes Twitter et littérature pour désigner l’utilisation de la plate-forme Twitter à des fins de création littéraire. Selon Jean-Yves Fréchette de l’Institut de twittérature comparée, rien ne s’oppose à ce que Twitter devienne un véritable outil de production littéraire malgré la contrainte de 140 caractères qui l’enserre. En l’acceptant comme une nouvelle forme fixe, les twittérateurs déploient de nouvelles stratégies rhétoriques.


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